Les inhibiteurs de l’enzyme protéase (crixivan, ritonavir et saquinavir) associés à des inhibiteurs de l’enzyme reverse transcriptase du VIH dans le cadre des trithérapies ont soulevé de grands espoirs depuis le début de l’année 1996.
Cependant, il importe de souligner que le recul avec ces trithérapies est encore d’à peine une année, et que certains pensent qu’il ne faudrait pas perdre encore de temps pour envisager déjà, à grande échelle, des études de polythérapies associant plus de trois médicaments, et en ne se limitant pas qu’à certaines classes de médicaments. La publication des résultats préliminaires concernant l’action anti-protéase d’un extrait de feuille d’olivier (in Positive Health News, Report N°11, Mai 1996, Contact : Keep Hope Alive, PO Box 27041, West Allis, WI 53227, tel : 414-548-4344, Internet : http://www.execpc.com/~keephope/keephope.html) laisse entrevoir la possibilité d’utiliser un inhibiteur de protéase ayant moins d’effets secondaires que ceux utilisés officiellement.

Des cas d’augmentation de lymphocytes CD4 et, surtout, de diminutions nettes de la charge virale en deux à quatre semaines ont été rapportés chez des personnes ayant pris cet extrait de feuilles d’olivier ; mais les résultats les plus intéressants ont été obtenus en association avec d’autres substances (c’est d’ailleurs le cas aussi pour les inhibiteurs de protéases utilisés officiellement). Que ce soit en monothérapie ou en association, il s’agit encore de résultats préliminaires ponctuels ; aucune étude statistique n’a été réalisée à ce jour (des résultats sur une douzaine de personnes devraient être disponibles prochainement).

 

1er cas. En association avec un immunomodulateur agissant sur les cellules Natural Killer (Naltrexone depuis 5 mois) et du DNCB (application cutanée une fois par semaine depuis 7 mois) : disparition de tous les ganglions au 5ème jour ; au 15ème jour : disparition de la fatigue, augmentation des CD4 de 30 à 40/mm3, des CD8 de 1 380 à 1 920, négativation de l’antigène P24, et la charge virale mesurée par amplification génétique (PCR), qui était à 58 000, n’est plus détectable. Par contre, la PCR au niveau des ganglions montre encore une activité du VIH à la cinquième semaine. Au 38ème jour, les CD4 sont à 114 et les CD8 à 822 ; l’antigène P 24 est toujours négatif. A la fin du 2ème mois, les CD4 sont passés à 495.

2ème cas. En association avec Naltrexone et un mélange d’huile d’olive et de citron entier * : diminution de la charge virale de 160 000 à 30 000 (en deux semaines) puis à 692 au 50ème jour, disparition d’une lésion cutanée de sarcome de Kaposi et atténuation de moitié de deux autres lésions, dont une disparaîtra à la 3ème semaine.

3ème cas. En association avec du ritonavir : au 21ème jour, augmentation des CD4 de 13 à 39, des CD8 de 258 à 415.

4ème cas. En association avec Naltrexone (3mg/jour pris au coucher) et DNCB, arrêt de la croissance des lésions de Kaposi.

5ème cas. Traitement pendant 6 semaines, arrêt un mois, reprise pendant 3,5 mois : diminution de la charge virale de 37 000 à 19 500, augmentation des CD4 de 239 à 296 et des CD8 de 288 à 365. La charge virale devint indétectable dix jours plus tard à la suite de l’adjonction de Naltrexone et d’un mélange d’huile d’olive et de citron * entier.

6ème cas. Augmentation des CD4 de 207 à 922 en 6 mois.

7ème cas. Augmentation des CD4 de 0 à 9.

8ème cas. Augmentation des CD4 de 420 à 588 en 3 mois.

 

L’action antirétrovirale (inhibiteur de protéase et de l’enzyme reverse transcriptase) de cet extrait de feuilles d’olivier serait dû à l’acide (+)-2-épiélénolique (qui aurait aussi une action immunostimulante) qui provient, après l’absorption, de l’hydrolyse in vivo d’un glucoside, l’oleuropein. Il n’est cependant pas exclu que d’autres composants des feuilles d’olivier agissent en synergie avec l’oleuropein. Signalons que l’acide (+)-2-épiélénolique serait actif contre d’autres virus à ARN, ainsi que sur des virus à ADN.
Enfin, indiquons que l’extrait de feuilles d’olivier a une action anti-fungique, des propriétés anti-oxydantes ; qu’il est actif sur le virus herpès simplex et qu’il pourrait avoir une action vis-à-vis du CMV.

Les extraits de feuilles d’olivier recommandés doivent provenir uniquement de feuilles d’olivier européens. D’autres variétés, comme celles provenant de Russie, sont déconseillées. Des gélules dosées à 500mg sont commercialisées aux États Unis sous le nom d’Eden par PH Products, PO Box 395, Thiensville, WI 53O92 ; Tel : 414-242-5650 ($29.95 les 60 capsules). ** Certains pensent que cet extrait pourrait être réalisé en fabriquant une teinture ; en faisant une décoction de feuilles d’oliviers (trempage dans de l’eau chaude pendant 48 heures). *** Ce mode de fabrication artisanale aurait l’avantage d’être peu onéreux et donc d’être accessible aux plus démunis, et en particuliers aux pays de continents comme l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud.

La posologie actuellement recommandée est de 4 capsules à 500mg par jour, à prendre à plus d’1h d’un repas et de tout autre médicament (ne pas utiliser d’eau chlorée de ville) ; il est possible de les prendre par deux (en milieu de matinée et en milieu d’après-midi). Des posologies de 2 capsules 3 fois par jour ont aussi été utilisées. La tolérance est tout à fait satisfaisante ; des céphalées, des rashs cutanés et des épisodes fébriles ont été décrits au cours des trois premières semaines.

Drs J. AVICENNE

 

* Cette association serait la plus intéressante.
Le mélange conseillé d’huile d’olive et de citron entier se prépare comme suit : couper un citron en quartiers (garder au moins la moitié de l’écorce et les pépins) ; écraser l’ensemble ; ajouter une tasse et demi d’un jus d’orange, ou d’un autre fruit, ou d’eau ; ajouter une cuillère à soupe d’huile d’olive vierge pressée à froid (la plupart des marques – Spectrum, Sapio, Montolive, Pompeian etc. – peuvent être utilisées, hormis Bertolli) ; agiter avec vigueur pendant 2 minutes ; séparer le jus de la pulpe avec une passoire à thé ; le jus obtenu peut alors être consommé en une fois, ou en deux à trois fois dans la journée (l’huile d’olive doit être conservée au frais et à l’abri de la lumière).

** NDLR Une pharmacie réputée, située à proximité d’une clinique alternative en Angleterre, propose un extrait de feuille d’olivier qui est relativement onéreux (Nutricenter, 7 Park Crescent, London W1N 3HE ; Tel : +44 171 436 51 22).

*** NDLR La posologie recommandée serait de 4 onces deux fois par jour. Cependant, une telle fabrication artisanale ne pourrait être conseillée que si des précisions étaient fournies afin que l’on puisse garantir la reproductibilité de l’extrait obtenu (mêmes composants et même quantité de principes actifs). Pour plus de précision, nous engageons les personnes intéressées à contacter William R. Fredrickson ****, 5461 N Illinois ST., Indianapolis, IN 46208, Tel : 317-475-0602.

**** Précisions en date du 12/05/97 : William R. Fredrickson déconseille l’utilisation des présentations sous forme de teinture, qui sont souvent mal tolérées. D’après son expérience, la meilleure présentation, sous forme de gélules est celle proposée par la société ROEX Inc. (Dr Paul Ward, 2081 Business Center Drive, Suite 185, Irvine, CA, USA 92612) dont la teneur en oleuropein est de 17-23 %. La diffusion en gros de l’extrait est assurée par ExtractsPlus à Carlsbad (contact : Jennifer O’Connel ; tél. : 00 +1-760-431-8324).