TRAITEMENTS ALTERNATIFS /COMPLÉMENTAIRES

Résumés, Traduction et Classification des abstracts

PRÉAMBULE

La XI ème Conférence Internationale sur le SIDA (Vancouver) s’est déroulée du 7 au 12 juillet 1996, la prochaine aura lieu du 28 juin au 3 juillet 1998 (Genève, Suisse).

Les inhibiteurs de l’enzyme protéase (indinavir, saquinavir et ritonavir) associés à des inhibiteurs de l’enzyme reverse transcriptase du VIH dans le cadre des trithérapies ont soulevé de grands espoirs depuis le début de l’année 1996. Cependant, les résultats de ces trithérapies ne sont connus qu’avec un recul d’à peine une année ; il ne faudrait pas perdre encore de temps et envisager déjà, à grande échelle, des études de polythérapies associant plus de trois médicaments, et ne se limitant pas qu’à certaines classes de médicaments.

Il s’agit d’une des raisons pour recenser le maximum d’études faites avec des thérapeutiques dites alternatives ou complémentaires. Une autre raison en est qu’il n’est pas exclu que, parmi ces thérapeutiques, on puisse en identifier certaines qui aient des activités aussi puissantes que les thérapeutiques conventionnelles et/ou que certaines puissent avoir des propriétés permettant leur utilisation, avec avantage, à un stade précoce de l’infection. Quelques pistes sérieuses sont en cours d’étude (citons par exemple le buis/SPV30 ou le DNCB), mais, dans ce domaine, de nombreuses études n’ont toujours pas été réalisées pour d’autres voies thérapeutiques. Cet aspect ne doit pas être négligé d’autant plus qu’il peut s’agir de voies peu onéreuses qui sont d’autant plus importantes à considérer d’un point de vue économique que les trithérapies conventionnelles ne seront pas accessibles à la majorité des personnes séropositives (Afrique, Asie, Amérique du Sud).

On peut d’ailleurs s’interroger sur le retard pris pour explorer de façon plus rigoureuse ces thérapeutiques : rareté des études et des publications scientifiques (qui s’explique parfois par des intérêts mercantiles ou par le charlatanisme), absence de soutien pour le financement des travaux de recherche, intérêt financier insuffisant pour intéresser les firmes pharmaceutiques (cas de produits très peu onéreux ou de substances naturelles, ne pouvant donc pas faire l’objet d’un dépôt de brevet).

Ceci dit, il importe de préciser la terminologie alternatifs / complémentaires. La notion d’alternatif a été proposée depuis plusieurs dizaines d’années pour définir des traitements des cancers autres que les traitements conventionnels usuels (chimiothérapies, radiothérapies) en raison de la fréquence de l’extrême toxicité de ces traitements. Des traitements alternatifs ont été envisagés très vite après l’apparition de l’épidémie du SIDA sur la planète, par des activistes en réaction aux peu d’effets des traitements (à l’époque réduits à l’AZT) et à leurs effets secondaires. Puis, certains ont proposé la terminologie de complémentaires. Cette dernière terminologie nous paraît plus correcte car elle n’exclut pas l’association possible à des thérapeutiques conventionnelles qui se révèlent intéressantes (ce qui est déjà le cas depuis quelques années, avec les prophylaxies de la pneumocystose et de la toxoplasmose, notamment avec le Bactrim®).

Mais, il est vrai que, dans les deux cas, le contenu de ces deux notions n’a pas été clairement défini. En fait, sous la terminologie de alternatifs/complémentaires, on peut regrouper toutes voies thérapeutiques potentielles (sur la base soit de données physiopathologiques [ce qui comprend notamment l’étude des cofacteurs potentiels du SIDA], soit d’études in vitro ou in vivo) non ou peu explorées par la médecine conventionnelle, et présentant une toxicité nulle ou restreinte. À ceci, il convient d’ajouter les éléments qui permettent d’améliorer la qualité de vie des personnes.

Concernant notre travail*, nous avons donc recensé 170 abstracts (Volume 1 = 84, Volume 2 = 78, Supplément = 8) portant sur ce sujet parmi plus de 5 000 présentés au cours de ce congrès (malgré plusieurs lectures des deux volumes des abstracts et de leur supplément, il n’est cependant pas impossible que quelques abstracts nous aient échappé). Nous avons utilisé aussi les documents remis lors du congrès par certains des auteurs qui souhaitaient actualiser les résultats de leur abstract. Nous les avons résumés, puis traduits. Nous les avons ensuite classés au sein de 12 rubriques afin de faciliter leur lecture.

De nombreux résultats ne sont que préliminaires ; certains d’entre eux sont cependant suffisants pour que des études complémentaires soient réalisées. Il serait donc nécessaire, pour les voies les plus intéressantes, de suivre de près, et régulièrement, l’avancée des travaux ultérieurs. C’est une des raison pour lesquelles nous avons mentionné les coordonnées des équipes de recherche. L’autre raison est qu’il serait nécessaire d’en contacter certaines pour avoir plus de précisions sur leur travaux (c’est souvent le cas, notamment en ce qui concerne la composition de certains produits, comme par exemple les herbes chinoises).

Octobre 1996

 

* La Direction Générale de la Santé nous a demandé d’établir ce rapport suite à la subvention de 15 000FF qu’elle a attribuée à l’association POSITIFS afin de pouvoir participer à cette conférence (réalisation de quatre abstracts) et que deux de ses membres puissent se rendre à cette conférence (coût total : près de 40 000Frs).

Note : Nous n’avons utilisé d’abréviations que pour un nombre limité de termes généraux comme versus (vs), nombre (n), moyenne (m), Non Significatif (NS) et quelques autres explicitées au sein de certains abstracts.

Pour chaque abstract, le nom du 1er auteur a été mentionné et parfois celui du présentateur dans le cas où il est différent de celui du 1er auteur (dans ce cas l’adresse indiquée correspond à celle du présentateur).

 

Gilbert MAURISSON, Secrétaire général de POSITIFS et médecin au Centre Médical EUROPE
Adrien CAPRANI, Président de POSITIFS et Directeur de Recherche au CNRS
Alain RICHERT, Membre de POSITIFS
Jacques AVICENNE, Conseiller médical de POSITIFS et Rédacteur en Chef de Sida Tout Va Bien, le journal de l’association POSITIFS