Notre association n’a pas été présente à ce grand rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de participants (recherche clinique et fondamentale, épidémiologie, aspects sociaux, associations, politiques, décideurs) pour laquelle deux des abstracts que nous avions soumis n’ont pas été retenu (ceux-ci seront publiés ultérieurement sur notre site).

Nous nous attacherons à mentionner les résultats ou approches novatrices de cette conférence à partir des excellents  compte rendus objectifs publiés par l’association NAM, qui sont en ligne (www.aidsmap.com/aids2012). A la lecture de ces compte-rendu, il apparait qu’aucune approche complémentaire/alternative n’a été retenue par le comité de lecture, à moins que quelques présentations Poster  aient échappé à la censure des lobbys et au compte-rendu de NAM (mais nous n’avons pas été présents pour le confirmer).

Comme dans toutes les autres conférences mondiales, beaucoup  de promesses de politiques avec pour objectif la fin de l’épidémie qui pourrait être atteint compte tenu  des  progrès récents en matière de prévention et de traitement du VIH, mais avec la  nécessité d’une volonté forte des politiques et la solidarité internationale. Cet objectif implique

L’aspect Vers la guérison du VIH, semble  faire du surplace, même si une déclaration définissant la feuille de route des étapes nécessaires pour atteindre la guérison, a été lancé lors du colloque. Ces étapes sont :

L’utilisation d’un traitement anti-VIH prolongé pour déterminer s’il est possible de réduire les réservoirs de cellules contenant une infection au VIH latente. Ceci a déjà été montré sur une petite fraction de séropositifs démarrant le traitement très tôt et qui peuvent arrêter  définitivement le traitement (voir  C.76-Synthèse ISHEID 2012 sur ce site)

La suppression des réservoirs latents: Des médicaments utilisés pour traiter d’autres infections et maladies sont utilisés pour stimuler les réservoirs latents afin de les détruire. Certaines études ont eu des résultats prometteurs, mais à notre avis devraient être accélérés avec des essais cliniques avec des molécules connues depuis longtemps.

Un vaccin thérapeutique, qui stimulerait le système immunitaire pour détruire les cellules activées.

L’approche d’un traitement génétique où un réservoir de cellules CD4 résistantes au VIH serait établi.  C’est l’approche utilisée avec le patient de Berlin qui est très lourde et non généralisable. De plus, on ne voit pas l’intérêt de remplacer une trithérapie à vie par un traitement  anti rejet immunosuppresseur toxique à vie.

Concernant la circoncision reconnue comme outil de prévention, une étude récente menée au Zimbabwe apporte une information contradictoire (augmentation e la contamination par les circoncis !), qu’il s’agit  de vérifier honnêtement.

Concernant la prophylaxie pré-exposition (PrEP), il ne semble pas d’après les compte- rendu de NAM qu’il y ait eu le moindre débat contradictoire, alors que beaucoup la considèrent encore peu efficace, coûteuse et toxique et qu’il ne s’agit  que d’un simple marketing.

Sur l’aspect économique, les médicaments génériques pourraient entraîner des économies importantes pour les pays riches dès l’an prochain car les brevets sur  Efavirenz(très souvent utilisé en première ligne malgré ses effets secondaires sur le système nerveux central) et Epivir, tombent dans le domaine public.

De plus l’arrivée de concurrents au Norvir (cobicistat) et au raltégravir (elvitégravir) pourrait faire baisser les prix sur ces deux molécules.

Le problème des neuropathies périphériques induites par certains antiviraux et peut-être par la plupart  d’entre eux, concerne, en Afrique du Sud, un quart des enfants sous traitement anti-VIH. Il est dommage que les traitements des neuropathies périphériques très invalidantes, induites par de nombreux médicaments  tant pour le HIV que pour d’autres pathologies (chimiothérapies anti-tumorales notamment) n’intéressent pas les firmes pharmaceutiques.

Mentionnons également une  étude au Kenya  qui montre que la thérapie antirétrovirale peut être considérablement retardée par la prévention de la malaria et de la diarrhée.

Indiquons enfin que le vaccin BCG contre la tuberculose peut augmenter la susceptibilité des nourrissons à l’infection au VIH, selon les résultats d’une étude. Rappelons que beaucoup de vaccinations peuvent transitoirement détériorer les paramètres immunitaires, et qu’il convient de rester prudent chez les séropositifs HIV, pour conseiller le vaccin anti grippal ou anti hépatite B.