Comité de Liaison des Associations françaises s’intéressant aux thérapeutiques Naturelles, Alternatives, Traditionnelles et Complémentaires (NATC)

 

Le comité de Liaison du NATC a été créé le 17 mars 1996 à l’issue d’une réunion où étaient présents des représentants de plusieurs associations de lutte contre le Sida : Actions Traitements, Act Up, Alliance, Association de lutte contre le Sida de la Réunion, Brains, Étoile, Parsifal, Positifs, Ruban Vert, Sidamour.
La majorité des membres fondateurs de ce collectif sont des personnes séropositives et certaines sont des survivants à long terme du Sida.
Ce comité s’engage au travers de son action :

  • * À s’intéresser aux thérapeutiques NATC (Naturelles, Alternatives, Traditionnelles et Complémentaires) et à recenser, parmi celles-ci, celles qui pourraient avoir un intérêt pour le traitement du Sida et le soutien des personnes dans leur vie quotidienne, de favoriser leurs études et d’assurer la transmission de ces informations auprès de ceux qui le souhaitent. Cela sous-entend que les traitements ou les pratiques médicales qui n’auront pas fait la preuve de leur intérêt devront être aussi recensées, afin de s’opposer aux effets néfastes du charlatanisme dont n’est d’ailleurs pas à l’abri la médecine dite « officielle ».
    Cette démarche s’inscrit dans une tentative pour répondre à certains faits engendrés par l’épidémie du Sida: Il n’existe actuellement aucun traitement de cette maladie ayant une totale efficacité, et qui soit durable et reproductible sur de larges populations (exception faite de la prévention, qui agit simultanément sur la pneumocystose et sur la toxoplasmose). Cette situation n’est d’ailleurs pas rare en pathologie humaine (par exemple, c’est le cas du traitement d’une maladie aussi répandue que l’hypertension artérielle). Dans le cas du Sida, cela s’explique par le fait qu’il existe plusieurs souches différentes de VIH, dont la virulence est différente, et des cofacteurs qui semblent intervenir de manière différente selon les personnes.

Il semble donc de plus en plus évident que le traitement de cette maladie fasse appel à des associations de plusieurs thérapeutiques. Elles comprendront des combinaisons de traitements allopathiques officiels, mais aussi alternatifs ou dits complémentaires (médicamenteux ou non) et qui pourront être différentes suivant les personnes, en raison des cofacteurs intervenant chez une personne donnée et de ses spécificités individuelles. Certaines pratiques comportementales issues du domaine d’exploration du NATC pourraient aussi être utiles dans le soutien aux personnes dans leur vie quotidienne, sans pour autant avoir un effet thérapeutique à court terme (au sens classique du terme) reconnu. Il importe donc de recenser toutes pistes de traitement et d’en faire une analyse critique, et de promouvoir celles qui pourraient avoir un intérêt, tant sur le plan de l’ensemble des personnes qu’au niveau individuel. Cela suppose que les intervenants fassent preuve d’une ouverture d’esprit, que cessent certains a priori et que s’instaure plus de rigueur chez les uns et les autres. Cette rigueur devra particulièrement être développée pour l’évaluation des thérapeutiques non médicamenteuses, en essayant de recueillir le maximum d’informations à leur sujet (notamment en recensant systématiquement les témoignages) et en réalisant des analyses rigoureuses.

De plus en plus de personnes concernées par le Sida s’intéressent aux thérapeutiques du NATC, que ce soit à titre exclusif ou à titre de complément aux thérapeutiques officielles. C’est parmi ces personnes que l’on trouve le plus souvent des personnes qui ont décidé de ne plus se considérer comme des « patients passifs » devant la maladie et le Corps médical. Il s’agit en effet de personnes qui ont décidé de participer aux décisions thérapeutiques les concernant, et qui souhaitent pouvoir en discuter avec leur(s) médecin(s) ; ce qui n’est pas sans poser des difficultés dans la mesure où la plupart des médecins n’ont pas été préparés à cette situation nouvelle, et que certains ne souhaitent pas que leurs patients détiennent, comme eux l’Information médicale. Ce phénomène s’était développé antérieurement avec d’autres maladies, comme les cancers, mais il a pris, au fil des années, une telle ampleur avec le Sida que nous sommes devant un véritable phénomène de société. Ces personnes qui accumulent une masse d’informations, souvent déroutantes pour leur médecin, ont souvent des liens très étroits avec certaines associations de lutte contre le Sida et elles n’attendent que de pouvoir avoir accès à plus d’informations médicales et d’analyses critiques sur les différentes voies de traitement, voire de conseils ; c’est ce que le Comité de Liaison du NATC leur propose, du moins en ce qui concerne les approches thérapeutiques NATC

  • À travailler en collaboration avec toutes associations de lutte contre le Sida ayant une démarche similaire à la nôtre, en respectant les spécificités de chacune des associations (notamment en ce qui concerne l’intérêt qu’elles peuvent porter, à des niveaux différents, aux thérapeutiques officielles ou alternatives) et en étroite collaboration avec les organisateurs, coordinateurs et participants du « Jon Greenberg Project » (Congrès européen sur les NATC prévu pour 1998, pour lequel trois réunions préparatoires ont eu lieu – Amsterdam et Londres en 1995, Milan en 1996, et à partir duquel notre Comité de Liaison du NATC a été créé). *
  • À établir des contacts avec les instances officielles (ministères de la Santé) et de proposer des mesures de façon à permettre que toute personne qui le souhaite puisse obtenir un traitement à titre individuel, ainsi que cela est inscrit dans la Déclaration Internationale d’Helsinki, sans qu’une autre législation nationale s’y oppose (par exemple, la Loi Huriet en France).
  • À explorer des voies de traitements du Sida qui pourraient aussi avoir un intérêt pour d’autres maladies (par exemple certains cancers, des maladies neurologiques dégénératives). Des moyens thérapeutiques non spécifiques, utilisés pour traiter certains cofacteurs du Sida, pourraient avoir un intérêt pour de nombreuses maladies, et en prévention de ces maladies (par exemple, dans le domaine de la nutrition et de la gestion du stress, notamment par la Psycho-neuro-immunologie).

Les répercussions du Sida pour d’autres maladies ne se limitent pas qu’aux résultats de la recherche scientifique. Ainsi, il apparaît que l’implication des personnes concernées dans leur suivi médical et le désir d’avoir accès à l’information médicale, et de façon plus aisée, se développent de plus en plus pour d’autres maladies. Ce qui justifie encore plus que notre Comité de Liaison des NATC ne se limite pas qu’au domaine du Sida.
De même, cette répercussion concerne aussi des concepts et des situations dépassant le cadre du champ des maladies. C’est le cas, par exemple, de l’exclusion que nous citons ici, car ce phénomène ancestral, et malheureusement universel, se développe dans de nombreux domaines, mais aussi au niveau de l’information des personnes, et particulièrement sur certains continents.
L’accès à l’information est devenu un droit pour certaines personnes ; cela devrait d’ailleurs être aussi un devoir pour toutes personnes, de la même manière que cela devrait l’être plus pour les citoyens, vis-à-vis de leur engagement civique.

  • À inscrire donc notre démarche dans une réflexion sur les problèmes de santé en général, à l’aube du III ème Millénaire, et les moyens de les aborder sous un nouvel angle.
  • À utiliser différents moyens pour faire progresser nos connaissances dans le domaine des thérapeutiques issues du NATC (accès à différentes banques de données bibliographiques, études de dossiers, réunions, participation à des congrès, utilisation de systèmes télématiques comme Internet, etc.), ainsi que pour promouvoir les conceptions du Collectif de Liaison du NATC (articles notamment dans les journaux des associations membres du Comité de Liaison du NATC, interviews par les médias, intervention sur des chaînes de TV, systèmes télématiques comme Internet, réunions, colloques, congrès, etc.).

* À côté de ce congrès, le programme de John Greenberg s’articule sur deux autres projets :

  • une grande enquête sur les pratiques thérapeutiques N A T C dans les pays de la Communauté Européenne, financée par la Commission Européenne pour la Santé et la Sécurité du travail (Luxembourg) et qui est sous le contrôle du Nederland HIV Vereniging (Amsterdam). La coordination est assurée par WITTE RAVEN (Belgique), ACTIONS TRAITEMENTS (France), POIESIS CENTER (Italie), HIV VERENIGING (Hollande), ACTUA (Espagne), EQUILIBRIUM (Royaume Uni).
    Deux questionnaires ont été établis par la Lega Italiana per la Lotta contra l’Aids :
    un questionnaire épidémiologique pour les utilisateurs et un questionnaire adressé aux praticiens.
  • La réalisation d’une publication européenne sur les approches N A T C et le VIH intitulée « VITAL, the Newletter of the N A T C Empowerment Network ». Conçue par le Centro Poiesis (V. le Marotta 18/20, 20134, Milan, Italie ; tél. +39. 2-21 50 428, Fax : +39.2-264 12 801, E-mail : poiesis@galactica.it), elle accueille des articles venant de tous les pays de la Communauté Européenne.
    Par ailleurs, le Centro Poiesis a réuni depuis plusieurs années plus de 3 000 publications sur les N A T C et le VIH.

 

Pour tout contact avec la coordination du Comité de Liaison du NATC, vous pouvez contacter :
Marc-Olivier Girard
169 av. Marguerite Renaudin
92140 Clamart
Tel. +33 (0)1 46 44 41 78, Fax : +33 (0)1 47 36 07 82